Reconversion taxi

Centre Info, organisme spécialisé dans l’information sur la formation et l’orientation professionnelle, a publié un baromètre en 2023, révélant qu’un actif sur deux envisage de changer de métier. Si tu partages ce sentiment, il est possible que tu t’intéresses en particulier aux professions de transport particulier de personne. A cet égard, pourquoi ne pas songer à une reconversion de taxi ? Pour approfondir ta réflexion, nous allons entre autres t’informer sur les conditions de travail actuelles d’un chauffeur en France ainsi que sur la voie à suivre pour exercer cette activité. 

Reconversion Taxi

Les avantages du metier

 

Une activite qui offre au conducteur une grande liberte

Le métier de taxi, au même titre que celui de VTC, s’inscrit dans la catégorie des Transports Publics Particuliers de Personnes (T3P). En décidant d’embrasser cette carrière, tu as la possibilité d’endosser plusieurs statuts dont celui de salarié. Il rend clairement l’accès à la profession plus évident, épargnant l’achat d’une licence. De manière générale, ce métier présente plusieurs atouts. Il permet d’explorer des environnements différents et convient en particulier aux personnes pour qui il est difficile de s’affairer toute la journée dans un bureau.  Fatalement, cette activité professionnelle implique un certain nombre de rencontres, il faut donc aimer le contact humain. On peut en outre décider de réaliser ses courses de jour ou de nuit et d’organiser son planning comme on l’entend, comme le permettent peu de métiers de nos jours. Un atout significatif pour la vie de famille !

Un potentiel de revenus consequents

Si tu comptes être pleinement indépendant et opérer ainsi en tant que taxi artisan, sache que c’est le statut qui octroie le potentiel de revenus le plus importants. Des professionnels en activité ayant créé leur entreprise indiquent percevoir plus de 3 000 euros par mois (après s’être définitivement acquittés du coût de leur licence). Plus largement, que l’on soit salarié ou taxi libéral, les opportunités de pourboire ne sont pas négligeables, en particulier lorsqu’on transporte des voyageurs aisés.
Enfin, contrairement à certaines idées véhiculées, l’offre de chauffeurs taxis n’est pas forcément suffisante partout. Aussi s’installer dans certains territoires assure un niveau d’activité quasi permanent. Et c’est même le cas dans des grandes villes. Un syndicat de taxi évoquait même une pénurie de taxis à l’été 2023 à Marseille.

Quel salaire pour un taxi ?

Dans l’Hexagone, la rémunération d’un conducteur varie sensiblement selon entre autres son statut, sa situation géographique et son expérience. L’essentiel des chauffeurs disposent d’un salaire compris entre le SMIC (environ 1 430 euros nets en novembre 2024) et 3 000 euros nets.
Si un taxi salarié ne gagne en général en moyenne pas plus de 1 700 euros mensuels, le salaire moyen d’un artisan avoisine 2 800 euros. Comment expliquer cette différence notable ? L’artisan taxi perçoit un chiffre d’affaires composé des paiements de chaque course qu’il réalise, tandis que le salarié est rémunéré différemment, plus précisément par la compagnie de taxi qui l’emploie.

La mobilite geographique

Dès le début de carrière, tu ne vas pas nécessairement vouloir effectuer des courses uniquement dans le département dans lequel tu as passé l’examen de taxi. Avec la mobilité interdépartementale, il t’est possible de transporter des clients dans trois autres départements, comme il l’est stipulé en ligne à cette adresse. Admettons par exemple que tu résides à Montereau-Fault-Yonne. Tu vas pouvoir exercer à la fois dans votre département de résidence de la Seine-et-Marne et opérer dans les proches départements frontaliers que sont l’Yonne (89) et l’Aube (10). La condition à remplir: suivre un stage de formation continue dans le but de se familiariser à la réglementation locale ainsi qu’aux autres spécificités des territoires dans lesquels tu aspires à exercer.

Mobilité Géographique

Quelles obligations pour etre chauffeur taxi ?

La carte professionnelle : une attestation de competences

La condition sine qua non pour chaque personne prétendant à faire ce travail est la détention du Certificat de Capacité Professionnelle de Conducteur de Taxi (CCPCT), conditionnée à la réussite d’un examen. Emis par l’imprimerie nationale, ce document administratif s’apparente à un diplôme qu’on appelle le plus souvent la “carte professionnelle” du conducteur de taxi. Cette carte atteste que le conducteur a été formé et évalué sur les compétences requises pour assurer un transport sûr et confortable de ses clients. Il y a eu près de 29 000 de cartes professionnelles délivrées en France aux chauffeurs admis en 2023. A titre d’information, près de six candidats sur dix en 2022-2023 étaient inscrits dans les régions de l’Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes (AURA).

Les autres prerequis

De plus, il convient de posséder le permis de conduire, d’être titulaire d’un casier judiciaire vierge sur le bulletin n°2 ainsi que d’avoir passé un contrôle médical. Une personne bien décidée à faire une reconversion de chauffeur de taxi (en tant qu’indépendant) a la nécessité de se voir accorder une Autorisation De Stationnement (ADS). Valable 5 ans, l’ADS est plus fréquemment appelée la plaque ou la licence de taxi. Parmi ses méthodes d’obtention, il y a la location auprès d’une entreprise ou l’achat à un taxi artisan qui décide de cesser son activité.

Difficulté examen Taxi

La preparation a l’examen de chauffeur taxi

L’examen de taxi est-il difficile ?

Avant de pouvoir exercer cette profession, tu as l’impérative nécessité de réussir l’examen te permettant d’être titulaire du CCPCT. Tu dois sans doute te questionner sur sa difficulté si tu n’as pas eu un aperçu des épreuves que chaque candidat doit passer. Voici par exemple quatre questions à choix multiples issues des annales d’examen 2020, notamment accessibles en ligne ici :
• Comment appelle-t-on l’extrait d’immatriculation d’une entreprise artisanale ?
• Quelles assurances doit souscrire un professionnel effectuant du T3P ?
• Quelle est l’ancienneté maximum pour un véhicule hybride ?
• Quels sont les critères qui caractérisent une activité relevant du Répertoire des Métiers ?
Pas évident n’est-ce pas ? Sache qu’en 2022, 76% de candidats ont été admis sans avoir essuyé d’échec. Il y a donc eu près de trois personnes sur dix qui n’étaient manifestement pas suffisamment préparées lorsqu’elles se sont présentées à cet examen.

Le financement de la formation

Pour plus de 8 personnes sur 10, le premier frein à la reconversion professionnelle n’est autre que le financement des modules de formation (source: Centre européen de formation). Les centres existants en France dispensent des formations dont les prix sont compris le plus souvent entre 500 et 2 000 euros. Trois principaux dispositifs permettent aux personnes intéressées de ne pas avoir à payer elles-mêmes leur formation de chauffeur taxi, ou tout du moins de limiter leur reste à charge.

Le CPF : tu as l’occasion de financer ta formation à l’examen de capacité par ton Compte Personnel de Formation (CPF). C’est le dispositif qui s’est substitué il y a quelques années au Droit Individuel à la Formation (DIF).

Le financement par la région : il est important de noter que le financement régional peut constituer un soutien pour toute personne, qu’elle soit demandeuse d’emploi ou non. Toutefois, ce financement ne peut être sollicité qu’en cas de refus de financement de la part de France Travail (anciennement Pôle Emploi) et si tes droits sur ton Compte Personnel de Formation (CPF) s’avèrent insuffisants. La région intervient donc de manière partielle, et ne pourra jamais couvrir l’intégralité des frais d’une formation.

France Travail et l’AIF: France Travail, par le biais de l’Aide Individuelle à la Formation (AIF), peut financer ta formation jusqu’à 100 % uniquement si tu ne disposes pas de crédits suffisants sur ton Compte Personnel de Formation (CPF). En effet, si tu as des fonds disponibles sur ton CPF, France Travail ne prendra pas en charge l’ensemble des coûts de la formation. Pour obtenir ce financement, il est nécessaire que tu te rendes dans ton agence France Travail et de discuter de votre projet professionnel avec votre conseiller. Tu exposes tes motivations ainsi que les perspectives d’emploi offertes par le secteur visé, comme celui de la formation taxi. Par la suite, tu devras constituer un dossier complet pour bénéficier de ce soutien financier.

Financement Formation Taxi
Formation taxi - salle de classe

La formation Taxi avec L’As des Formations

L’As des Formations offre un accompagnement complet pour préparer l’examen de taxi. L’organisme propose d’une part des cours théoriques pour maîtriser les réglementations du transport, d’autre part des mises en situation pratiques pour se familiariser avec la conduite et la relation client. Outre ces enseignements, des formateurs expérimentés guident chaque candidat pour maximiser leurs chances de réussite le jour J. L’As des Formations aide par ailleurs à monter les dossiers de financement et assure une assistance quant aux démarches administratives nécessaires pour débuter l’activité.

Comment creer une entreprise de taxi ?

Les statuts possibles pour creer ton entreprise de taxi

Quand tu te lances dans la création de ton entreprise de taxi, choisir le bon statut juridique est essentiel. Cela dépend de plusieurs facteurs, comme ta volonté de séparer ton patrimoine personnel de ton patrimoine professionnel, ton niveau de responsabilité financière, et tes ambitions de développement. Si tu as l’esprit entrepreneurial et préfères être indépendant, l’Entreprise Individuelle (EI) peut te convenir. Si elle est relativement simple à gérer, tu seras personnellement responsable des dettes. Si tu veux protéger ton patrimoine personnel, l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) constitue une bonne option. Ce statut limite ta responsabilité financière, toutefois il faudra créer une société.

La Société par Actions Simplifiée (SAS) est une alternative aux atouts notables. C’est une structure flexible, idéale si tu veux t’associer ou faire grandir ton entreprise. Sache en revanche qu’elle exige une gestion plus complexe. Et pour terminer sur les statuts, tu aimes l’idée de travailler en équipe, la Société Coopérative de Chauffeurs est à envisager. Elle te permettra de partager ressources, coûts, et bénéfices avec d’autres chauffeurs, en mutualisant les risques et en bénéficiant de la force du groupe.

Les etapes pour la creation d’entreprise

Étude de marché: analyse la demande locale, identifie tes concurrents, et comprends les attentes des clients potentiels.

Business plan : prépare ensuite un plan solide qui inclut ton modèle d’affaires, tes prévisions financières, ta stratégie marketing, et tes objectifs de croissance.

Rédaction des statuts : la troisième étape consiste en la rédaction des statuts de la société en précisant la structure juridique, l’objet social, la répartition des parts entre associés, ainsi que les règles de gestion.

Dépôt auprès du greffe: dépose ton dossier de création de société au greffe compétent pour immatriculer ton entreprise et obtenir un numéro SIRET.

Réception du Kbis : une fois ton dossier validé, tu recevras ton extrait Kbis, nécessaire pour débuter ton activité, ouvrir un compte bancaire professionnel, et gérer les formalités administratives.

Choisir entre la reconversion de chauffeur de taxi et celle de VTC : comparatif

Critères Points communs taxi – VTC Différence taxi – VTC
Prérequis

– Permis B depuis 3 ans (ou 2 ans avec conduite accompagnée)

– Casier judiciaire vierge

– Aptitude médicale à la conduite

– Assurance responsabilité civile professionnelle

– Taxi : Brevet de secourisme (PSC1) obligatoire

– VTC : Pas d’exigence de brevet de secourisme

Qualités nécessaires

– Patience, calme, courtoisie

– Maîtrise du code de la route

– Disponibilité pour travailler à des horaires atypiques

– Bonne condition physique

Aucune différence significative concernant les qualités requises
Mode de travail Conduite régulière et interactions avec les clients

– Taxi : Peut prendre des clients à la volée (maraude), utiliser des stations réservées et circuler sur voies de bus

– VTC : Courses uniquement sur réservation, stationnement limité

Tarification Responsable de facturer correctement leurs services

– Taxi : Tarifs réglementés avec compteur (taximètre)

– VTC : Tarifs libres, connus d’avance par le client, sans supplément possible après la course

Stationnement et usage Utilisation du véhicule pour transporter des passagers

– Taxi : Peut stationner sur des places spécifiques, attendre et chercher des clients librement

– VTC : Doit attendre un client réservé, stationnement limité près de gares/aéroports

Licence et coûts Nécessité d’une carte professionnelle, valable 5 ans

– Taxi : Coût élevé pour la licence ou longues attentes pour obtenir la licence gratuite

– VTC : Inscription au registre VTC, coût moindre (environ 200 €)

Caractéristiques du véhicule Véhicule en bon état, avec critères spécifiques pour la sécurité et le confort

– Taxi : Taximètre, enseigne lumineuse « TAXI », terminal de paiement obligatoire

– VTC : Véhicule haut de gamme (moins de 6 ans, 4 portes, puissance moteur minimale)

Réglementation Respect des normes de transport de personnes

– Taxi : Monopole de la maraude et conditions de circulation spécifiques

– VTC : Obligations strictes de réservation et d’enregistrement

Obligations continues Renouvellement de la carte professionnelle tous les 5 ans Pas de différence significative

Le cas de la reconversion VTC – taxi

Dans le monde professionnel, toutes sortes de travailleurs choisissent de devenir chauffeur taxi, et ce en région parisienne comme en province. Parmi eux, il y a fort logiquement des personnes qui bénéficient déjà d’une expérience plus ou moins grande dans le secteur du transport de voyageurs : les chauffeurs VTC.

S’ils ont plus facilement accès à ce type d’emploi, ils ont néanmoins l’obligation d’obtenir la carte professionnelle de taxi. Pour mettre toutes les chances de leurs côtés, ces hommes et ses femmes ont tout intérêt de réaliser l’une des formations passerelle VTC – taxi existantes. Les modules qu’ils suivent permettent de préparer au mieux l’examen final : gestion d’une entreprise de taxi, maîtrise du matériel embarqué dans le véhicule, réglementation des T3P…